Les TPE-PME au défi de l’IA et de la cybersécurité : résultats de l’enquête CPME

Dans une période où l'innovation technologique et la sécurité numérique sont au cœur des préoccupations économiques, la CPME a mené une enquête auprès de 1 612 dirigeants de TPE – PME, entre le 20 juin et le 12 juillet 2024. Ces données dressent un état des lieux contrasté : de la menace cyber toujours très prégnante pour les petites entreprises à leur réelle prise en main de l’IA, qui démontre leur appétence pour une technologie au service de leur productivité.

Intelligence artificielle : un levier d’innovation que les PME actionnent

Premier enseignement de ce sondage, plus de la moitié des dirigeants (53 %) ont déjà utilisé au moins une fois une technologie d’IA au sein de leur entreprise, et 11 % d’entre eux envisagent de le faire prochainement. Parmi les utilisateurs, 78 % ont employé l’IA pour la création de contenus, 22% pour l’analyse de données au service de la prise de décision, 20% pour l’automatisation des tâches administratives, et 17% pour la personnalisation des recommandations pour les clients.

S’il en était besoin, ces chiffres prouvent que l’IA n’est pas réservée aux grandes entreprises. Elle devient un moteur de compétitivité pour les petites structures, offrant des gains de temps significatifs (77 %), le développement de nouvelles pratiques (43 %), l’amélioration de la performance (33 %), et la réduction des coûts (17 %). Ces avantages sont essentiels pour la croissance et la pérennité de nos PME.

Cependant, force est de constater que 4 chefs d’entreprise sur 10 (41 %) ont rencontré des difficultés dans l’utilisation de l’IA, principalement en raison de la complexité de certains outils. Il est donc impératif que les pouvoirs publics et les acteurs de l’écosystème entrepreneurial renforcent les dispositifs de formation et de soutien à l’innovation technologique.

Cybersécurité : une menace à l’approche des Jeux olympiques

La cybersécurité reste un enjeu critique pour les petites et moyennes entreprises, et ce, d’autant plus à l’approche des Jeux olympiques de Paris, qui risquent de faire flamber le nombre de cyberattaques. En effet, un quart des dirigeants interrogés (23 %) ont subi au moins une cyberattaque au cours des douze derniers mois, avec un impact notable pour 6 % d’entre eux. Un chiffre considérable.

Face à cette menace, il est encourageant de voir que 95 % des chefs d’entreprise ont mis en place au moins un dispositif de sécurité, les solutions les plus courantes étant les mots de passe (79 %), suivis par les sauvegardes (78 %), les antivirus (76 %), et les pare-feux (66 %).

Alors qu’une nouvelle réglementation européenne (NIS 2) visant à renforcer le niveau de cybersécurité des entreprises, doit être transposée en droit interne d’ici le 14 octobre 2024, il est préoccupant de constater que seuls 11 % des dirigeants en ont entendu parler. Ce chiffre monte à 22 % pour les entreprises de 50 salariés ou plus, davantage concernées par les obligations de cette directive.

Il est urgent que les autorités publiques intensifient leurs efforts de sensibilisation et d’information sur les obligations et les bonnes pratiques en matière de cybersécurité. La sécurité numérique ne doit pas être un luxe, mais une priorité accessible à toutes les entreprises, quelles que soient leur taille et leurs ressources.